Entre 19,4 milliards et 21,4 milliards d’euros… Ce sont les économies que pourrait réaliser l’Assurance Maladie, d’ici à 2029, selon des propositions de la Cour des comptes.
Dans un contexte de déficit persistant de la Sécurité sociale, la Cour des comptes a présenté ce lundi une série de quinze propositions visant à maîtriser la hausse des dépenses de l’Assurance maladie. Le président de l’institution, Pierre Moscovici, a souligné l’urgence de réformes structurelles pour garantir la pérennité du système de santé français. Le budget de l’Assurance maladie pour 2025 s’élève à 265,9 milliards d’euros, en augmentation de 3,4 % par rapport à l’année précédente, incluant notamment un milliard d’euros supplémentaire pour les hôpitaux et 300 millions d’euros pour un fonds d’urgence destiné aux EHPAD.
Parmi les mesures phares, la Cour des comptes propose de limiter la prise en charge des arrêts de travail par l’Assurance maladie, estimant une économie potentielle de 950 millions d’euros. Cette limitation passerait par un allongement du délai de carence, une réduction de la durée maximale d’indemnisation ou encore l’absence d’indemnisation des arrêts de courte durée . Par ailleurs, l’institution recommande de renforcer la lutte contre la fraude, d’améliorer l’efficience des dépenses et de responsabiliser les acteurs du système de santé. Ces mesures pourraient permettre des économies comprises entre 19,4 et 21,4 milliards d’euros à l’horizon 2029.
La Cour des comptes insiste sur la nécessité d’une « prise de conscience collective » pour revenir à l’équilibre financier de la Sécurité sociale. Elle dénonce une « trajectoire insoutenable » et appelle à une révision de l’organisation du système de santé, qui a bénéficié de hausses importantes de crédits sans objectifs précis d’amélioration de la qualité, de l’accessibilité et de la sécurité des soins . Ces propositions, bien que potentiellement impopulaires, visent à garantir la viabilité du modèle social français et à préserver l’accès équitable aux soins pour tous.