De nombreuses villes ont lancé leurs mutuelles communales. Une initiative qui attire de plus en plus, avec un objectif : proposer une mutuelle avantageuse à des personnes dans le besoin.
Saint-Jean-de-Luz, Nouzonville, Tergnier… Ces derniers jours, plusieurs villes de France ont annoncé le lancement de mutuelles communales. Du côté de Tergnier, dans l’Aisne, l’objectif annoncé depuis le 1er avril dernier est de « faciliter l’accès à une couverture santé de qualité à des tarifs avantageux et adaptés, accessible à tous ». À Saint-Jean-de-Luz la convention signée en partenariat avec La Mutuelle Familiale doit permettre de proposer « des complémentaires santé à des prix réduits, aux habitants et travailleurs du bassin luzien ». Tergnier, ville des Ardennes, envoie quant à elle un message encore plus claire : « L’idée, c’est de proposer des tarifs préférentiels aux habitants, quels que soient leur niveau de santé et leur âge. Il n’y aura aucune discrimination puisqu’à l’inscription, il n’y a pas de questionnaire médical ».
Avec l’explosion des prix des mutuelles, pas étonnant que les mutuelles communales aient le vent en poupe. De quoi donner un sacré coup de pouce à des populations peu à l’aise avec l’idée de souscrire à des complémentaires santé onéreuses. « Nous avons 40% de la population de Saint-Jean-de-Luz âgée de plus de 65 ans, indique l’adjointe au maire à l’action sociale de la ville. Il y avait une forte demande. Au-delà des seniors, cette mutuelle s’adresse aux personnes qui ne bénéficient pas de mutuelle obligatoire : étudiants, actifs indépendants, etc. Et elle est ciblée pour les personnes qui habitent Saint-Jean-de-Luz, mais aussi pour ceux qui y travaillent ». La ville a « identifié des difficultés, notamment chez ceux qui vont dépasser de peu les plafonds de la complémentaire santé solidaire et qui n’auraient pas les moyens de se payer une complémentaire santé classique ».
Les mutuelles communales, si elles sont initiées par les mairies, passent toujours par l’intermédiaire d’organismes d’assurance santé. Elles permettent d’avoir des contrats négociés, censés avantager les habitants d’une commune. Avec un vrai bénéfice : les villes se basent sur des sondages pour évaluer les besoins des habitants au mieux. Ainsi, grâce à des informations sur l’âge, la profession et la situation sociale, une municipalité peut lancer un appel d’offres adapté auprès d’organismes de mutuelle pour offrir des contrats intéressants à ses populations locales, avec des tarifs avantageux. Une véritable alternative aux contrats habituellement proposés. « En fonction des besoins spécifiques, on compte en moyenne une économie de 20 % par rapport au prix d’une complémentaire classique », assure François Morais, chargé de développement Pays basque pour La Mutuelle Familiale, qui poursuit : « Chaque contrat est personnalisé, et les tarifs adaptés à chaque bénéficiaire ».
Reste que les contrats collectifs ne sont pas toujours très adaptés, surtout dans les trop grandes villes où les populations sont aussi diverses que variées. Sous couvert d’anonymat, un mutualiste indique d’ailleurs que « le niveau de protection proposé par une ville et son organisme mutualiste peut d’ailleurs s’avérer assez faible, trop faible ». Il faut dire que les contrats reposent généralement sur la mutualisation des risques et sont donc plus adaptés aux personnes dans des situations économiques fragiles : chômeurs, étudiants ou encore retraités. Nul doute cependant que, au vu de la conjoncture actuelle, ces mutuelles communales devraient être de plus en plus fréquentes. À quelques mois des élections municipales, elles sont également un argument électoral important : les mairies montrent ainsi qu’elles veulent le bien de tous leurs habitants, et ce quelle que soit leur situation sociale.