Les prix des mutuelles ont augmenté de 40 % depuis 2018. Une hausse qui impacte notamment les budgets des retraités, dont les rentes, elles, restent fixes.

Depuis plusieurs années, les retraités français font face à une augmentation significative des cotisations des mutuelles santé, impactant leur pouvoir d’achat. En 2025, cette tendance se poursuit avec une hausse moyenne de 5,3 % pour les contrats individuels, touchant principalement les seniors qui ne bénéficient pas de la couverture collective des actifs. Cette augmentation s’explique par plusieurs facteurs : le vieillissement de la population, l’augmentation des dépenses de santé, le transfert de certaines charges de l’Assurance Maladie vers les complémentaires santé, et l’inflation générale. En effet, les dépenses de santé ont augmenté de 5,2 % en 2023, et les remboursements par les complémentaires ont progressé de 6,4 % la même année . De plus, la réforme du « 100 % santé », bien qu’elle ait amélioré l’accès à certains soins, a également entraîné une hausse des coûts pour les assureurs, répercutée sur les cotisations des assurés.

Cette situation est particulièrement préoccupante pour les retraités, dont les revenus sont souvent fixes et modestes. Contrairement aux actifs, les retraités doivent assumer seuls le coût de leur mutuelle, sans contribution de l’employeur. Avec l’âge, les besoins médicaux augmentent, rendant une bonne couverture indispensable. Cependant, l’augmentation des cotisations pousse certains seniors à réduire leur couverture santé ou à renoncer à certains soins . Cette inégalité entre actifs et retraités est accentuée par le fait que les contrats collectifs des actifs offrent souvent de meilleures garanties à un coût moindre, tandis que les retraités paient plus cher pour une couverture souvent moins avantageuse.​

Face à cette situation, des experts et des élus appellent à une réforme du système de financement de la santé. Ils soulignent que le transfert de charges de l’Assurance Maladie vers les complémentaires santé, sans concertation ni transfert des leviers de gestion du risque, déséquilibre le système et pénalise les assurés, en particulier les retraités . Certains proposent de revoir la répartition des rôles entre assurances publiques et privées, et de diversifier les contrats proposés par les complémentaires pour mieux protéger les classes moyennes . En attendant, les retraités doivent faire face à une charge financière croissante pour maintenir leur couverture santé, ce qui soulève des inquiétudes quant à l’accès équitable aux soins pour tous.​

L’augmentation des tarifs de mutuelles santé depuis 2018 : une spirale préoccupante

Depuis 2018, les Français assistent à une hausse continue des tarifs des mutuelles santé, une tendance qui suscite de vives inquiétudes, notamment parmi les retraités et les ménages modestes. Ce phénomène s’inscrit dans un contexte où les dépenses de santé ne cessent d’augmenter, avec une prise en charge de moins en moins complète par l’Assurance Maladie, poussant les assurés à se tourner davantage vers les complémentaires santé. Or, ces dernières ont répercuté une partie de cette charge sur les cotisations des assurés. Entre 2018 et 2023, les cotisations des contrats individuels ont connu une progression moyenne de 15 à 20 %, avec un pic de hausse en 2020 et une nouvelle accélération prévue pour 2025.

Parmi les causes de cette augmentation figure en premier lieu le désengagement progressif de la Sécurité sociale sur certains postes de soins. Cela concerne notamment les frais d’optique, les soins dentaires, et certaines consultations de spécialistes, qui sont de moins en moins bien remboursés. Le reste à charge étant plus élevé pour les patients, les mutuelles doivent compenser ces dépenses, ce qui alourdit leurs coûts de fonctionnement. En réaction, elles ajustent leurs tarifs à la hausse. De plus, la réforme du « 100 % santé », entrée en vigueur en 2021, bien que bénéfique sur le plan de l’accessibilité aux soins, a aussi entraîné un effet inflationniste sur les contrats. En effet, cette réforme a élargi le panier de soins remboursés à 100 % dans certains domaines (optique, dentaire, audiologie), ce qui a mécaniquement augmenté les remboursements effectués par les complémentaires santé.

Par ailleurs, le vieillissement de la population a également un impact non négligeable. Avec l’augmentation du nombre de retraités, dont les besoins de santé sont plus importants, les mutuelles doivent faire face à un volume croissant de remboursements. Cette évolution démographique entraîne un déséquilibre entre cotisants et bénéficiaires, particulièrement marqué dans les contrats individuels souscrits par les personnes âgées. Contrairement aux actifs, qui bénéficient souvent d’un contrat collectif partiellement financé par l’employeur, les retraités assument seuls la charge financière de leur couverture santé, rendant l’impact de ces hausses d’autant plus lourd. Ainsi, certains renoncent à se couvrir correctement ou choisissent des formules moins protectrices, au risque de compromettre leur accès aux soins.

Face à cette situation, les appels à une réforme en profondeur du système se multiplient. Des voix s’élèvent pour réclamer une meilleure régulation des tarifs pratiqués par les mutuelles, ainsi qu’un rééquilibrage du partage des charges entre l’Assurance Maladie et les complémentaires santé. D’autres plaident pour la création d’une mutuelle publique, plus équitable et accessible, notamment pour les retraités et les revenus modestes. En attendant, la hausse des tarifs reste une réalité tangible qui pèse sur le pouvoir d’achat des Français et interroge sur l’avenir du modèle solidaire de santé.

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